Léa s'approcha de la cage, le coeur serré, comme si le tas pouvait reprendre vie à tout moment. L'avait-elle attendu ? Avait-elle espéré qu'il redeviendrait normal ?
Une larme roula sur sa joue et s'écrasa dans la poussière au sol. Une femme avait regardait son mari, son amour se transformer et mourir dans cette cage. Voilà ce que Léa comprit de cette pièce. Voilà ce qu'elle ressentit.
A ses pieds, Lili vint frotter son long corps contre la jambe de sa maîtresse. Sentait-elle également le chagrin enfermé ici depuis des années ? Elle se tourna vers le lit. En son centre un cadavre bien sec également, la main sur le coeur, tel un cliché ou plutôt comme un message. Elle l'avait aimé jusqu'à la fin.
Soudain elle éprouva l'urgence de la situation. Quitter ses lieux. Maintenant. Elle n'avait plus rien à y faire, elle savait à présent. Et si elle ne voulait pas finir de cette façon, elle devait fuir. "Viens Lili, partons, elle passa la porte en courant presque, le temps presse."
La chatte trotinna derrière elle.
La porte d'entrée ouverte, les deux amies sur le seuil, une parge qui se tourne. Son coeur battait fort, s'en était presque douloureux. Elle prit le temps de vérouiller la porte, par respect pour les anciens propriétaires, pour que ces monstres n'y entrent pas. Les restes du repas des macaques sur le gazon lui rappelèrent combien le danger rodait. Elles devaient trouver un refuge avant le soir. Ce sont les premiers pas qui coûtent paraît-il. Jamais elle n'aurait penser que cette expression puisse être aussi vraie. La peur se changea en angoisse. Même si raisonnablement elle savait ne rien devoir craindre des Macaques à cette heure, une voix dans son esprit lui criait sa folie et lui intimait de rentrer immédiatement.
Machinalement elle caressait la tête dressait de Lili. Le contact des poils doux et chaud de la chatte la rassurait.