Au départ les étoiles
Clignottent les lumières
Et passe la vie sur Terre
Une marque sur la toile
Tour à tour défilent nuit et jour
On se demande toujours
Si on est là pour...
Au départ les étoiles
Clignottent les lumières
Et passe la vie sur Terre
Une marque sur la toile
Tour à tour défilent nuit et jour
On se demande toujours
Si on est là pour...
Tant de villes et de maisons abandonnées, de rues envahies par les déchets, les cadavres de voitures, d'êtres vivants parfois. Des tas d'ossements jonchaient les caniveaux, des petits os, des animaux sans aucun doute dévorés par les Macaques. Dés qu'ils entraient dans une ville plus petite ou s'éloignaient dans les campagnes, les Macaques se faisaient plus rares. Les gens aussi. Curieusement, les gens avaient fuient les campagnes et banlieux pour rejoindre les grandes villes, les Macaques en avaient fais autant, manque de chance ou géni de leur part, il ne saurait le dire.
Chaque soir, ils s'arrêtaient dans des lieux éloignés des centres villes, la twingo devait refroidir, ils ne pouvaient rouler trop de temps. Benoît devait rester un maximum dans la voiture, au dehors sa respiration devenait sifflante et douloureuse, de l'avis de son père. Il se mettait plus le nez dehors sans vite sortir sa bouteille d'oxygène. Alexandre savait qu'un grand hôpital était sur leur route, il espérait pouvoir trouver d'autres bouteilles là bas.
Le temps n'existe pas
C'est une mesure erronée
Il y a des endroits comme ça
Où rien ne sert de compter
Avancer à l'aveugle, à tâton
Une heure une journée
Peuvent avoir le même son
Et ensembles se terminer
C'est un endroit caché dans l'ombre
A l'abris des regards
Un endroit pas si sombre
Où il n'est ni tôt ni tard
Je reste là et j'avance
Arrêtée en mouvement je me lance
Immobile et agile, tout à la fois
Je parle mais je n'ai pas de voix
Et pourtant dans le flou
C'est le temps qui tient les cartes
Une dame un roi, un fou
Une réponse avant que tu ne parte
A l'orée d'un nouveau monde je faibli
Mes genoux plois, mon ventre cri
La peur me tenaille je suis aux abois
L'inconnu effrai dit-on, je vois pourquoi
Et si tout ça n'était pas pour moi ?
On vous donne, on vous fait miroiter
Et si c'était pour mieux tout vous enlever ?
Avoir dans les bras de tels trésors
Que tous les pirates de tous les ports
Pourraient se battre pour vous les prendre
Ou que l'on vous oblige à les rendre
Frôler du doigt la douceur dans l'âme
Et retomber brutalement dans la tourmente
Etre âpée par la brûlure des flammes
Revenir à tous ces souvenirs qui vous hantent
La douleur vient de ce que l'on possède
Quand on n'a rien, que rien ne nous appartient
Le mal reste loin, jamais on ne lui cède
Oserai-je m'avancer, passer la ligne ?
Tout tenter, briser la digue
Se laisser envahir, approcher
Et dans ce bonheur me plonger
Parce qu'au milieu des Démons
Il erre
Parce que sombre est sa maison
Sous terre
Son visage au fil du temps
S'est effacé
Sa mémoire aux grés des vents
S'est envolée
De son humanité il ne reste rien
Il ne se souvient pas d'où il vient
C'est un homme usé, abandonné
Dans l'ombre qui l'a récupéré
La lumière l'a fuit depuis longtemps
Refroidissant jusqu'à son sang
Son dos courbé sous la colère
Le seul sentiment qui l'anime
La paix il ne la connaît guère
Ses cris résonnent dans l'abîme
Mais personne n'entend sa voix
L'homme sans nom n'a pas fait le choix
De n'être rien, oublié autrefois
D'être une ombre, une âme sans poid.
Sans poser la pioche, elle grimpa à l'arbre. Les traces de griffes sur le tronc et les branche lui apprirent que les Macaques en avait fait autant, sans toutes fois parvenir à extraire Lili. La chatte releva la tête. Ses yeux paraissaient tellement plus grands sur sa gueule émaciée. L'estomac de Léa se serra douloureusement. Comment avait-elle pu prendre autant de temps avant de réagir. La douleur de la chatte lui parvenait tout les jours, de même que la sienne quand Francis la battait, venir enlever plus de vie à son amie.
Elle ne devait pas détâcher la cage, mais l'ouvrir depuis l'arbre. Si Lili tombait au milieu des Macaques, elle n'avait aucun chance de s'en sortir, pas dans cet état.
Accrochée à cette branche, le temps perdait son sens. Son estomac se serra. Comment allait-elle les sortir de là ?
J'ai un pouvoir
Celui du noir
Dans la lumière
Il sort de terre
Sous le soleil
Qui fait merveille
Etend son seau
Il vient d'endroit
Que l'on n'voit pas
Juste dans mon dos
Il s'étendra
Sur vous par moi
Il avalera
Votre peur
Et me rendra
La chaleur
Le froid qui coule
De mon ombre
Sur vous s'enroule
Et comme une onde
Répend la houle
De ma colère
Je porte l'enfer.
Plus elle attendait et plus elle sentait la peur grandir en elle. Un coup de vent froid la fit frissonner. Cachée dans les hautes herbes, Léa guettait le bon moment. Le moment où elle devra se battre.
Soudain un cri inhumain s'éleva dans la nuit. Elle sursauta si fort que son coeur s'arrêta. Pas de doute possible, ils l'avaient repérée. Sans plus réfléchir, Léa se leva et dans un bond, souleva la pioche et s'élança en avant. Elle ferma les yeux et ses membres firent le reste. Le choc se répercuta dans ses épaules. La pioche au bout de ses bras s'agita. Elle s'y accrocha et perdit l'équilibre.
Juste avant de toucher le sol, ses yeux s'ouvrirent. Sa pioche lui échappa et le Macaque qu'elle venait de trépanait bascula en arrière. Le sang dans la nuit éclata, noir. Léa serra les dents. Les autres accouraient. Elle se releva prestement, empoigna le manche gluant de la pioche et tira. Le métal grinça sur les os du crâne. Dans le mouvement elle en profita pour faucher un Macaque qui se jetait sur elle. Le torse déchirait, le monstre se recroquivilla.
Ils l'encerclaient. Leur yeux reflétant la pauvre lumière des étoiles, ils attendaient une erreur de sa part. Léa retint ses pensées, ils avaient tous été des hommes et des femmes, et dans leur façon d'agir elle le voyait. Elle en avait tué deux, elle était donc un danger, ils ne fonceraient pas tête baissé. Elle n'était pas pour un eux un repas, juste un amusement, probablement qu'ils se demandaient si cet amusement valait la peine de se faire massacrer.
"PARTEZ" Hurla-t-elle. Elle cru percevoir un sursaut. Aucune autre réaction de leur part. Elle pleurait sans même s'en rendre compte. Campée sur ses jambes, prête à bondir, elle tournait encore et encore pour leur faire face à tous. "RAAAH" s'égosillla-t-elle laissant toute sa peur et sa colère ressortir. Elle bondit en avant vers n'importe lequel, pioche au dessus de sa tête. Il ouvrit grand la gueule, découvrant un alignement de croc terrifiant. Elle le transperça. Ses boyaux tombèrent lentement dans l'herbe. Le cercle s'élargit. Léa se rapprochait de plus en plus de la cage. Le cercle se brisa. Les Macaques reculèrent sans pour autant la lâcher des yeux. Trêve, ils semblaient l'évaluer. Puis l'un d'eux poussa un cri court et roque et le cercle se changer en deux lignes. Léa n'était pas tranquille pour autant. Ils la scrutaient, prêts à se battre si l'occasion se présentait. Et tout se bruit avait peut-être réveillés ses geôliers. Elle devait faire vite.
Souvent dans les films qu'elle regardait blotti dans la couverture sur l'ancien canapé, dans son ancienne vie, celle tranquille dans la maison du vieux couple mort, la lune brillait haut dans le ciel pleine comme une future maman. Et dans les films le héro avançait fort de plusieur armes ou de son simple courage.
Cette nuit Léa n'avait rien de cela. Armée d'une pioche trop lourde, elle avançait dans la nuit complète, tentant juste de se souvenir du chemin qu'elle avait parcouru l'aprés-midi même.
Dans le fond de son crâne elle entendait faiblement le chant de Lili. La chatte usait de sa dernière énergie pour les sauver toutes les deux. Elle devait en faire autant.
Il lui semblait que chaque brins d'herbe était un danger, que l'air même était ampli de monstre prêts à surgir. Ses jambes tremblaient et son coeur battait trop fort. A plusieurs reprises elle retint un sanglot, se demandant pourquoi elle s'était lancé dans ce voyage, sa vie dans la vieille maison était plus simple et moins risquée. Mais elle se rassénéra en se souvenant que les Macaques devenaient trop nombreux dans la campagne, qu'elle avait forcement fait le bon choix. Même si en cet instant ça ne paraissait pas l'évidence.
Un bruit dans son dos. Elle s'accroupi et tenta de respirer calmement. Le tonnerre roula au loin. Nouveau bruit d'herbe plus prés cette fois. Elle aurait dû prendre la carabine. Elle était douée avec une carabine. La Terre sous sa main était humide. Le tonnerre déboula plus prés. Tout allait trop vite. Le bruit ne se reproduit pas.
Partir de nuit était trés risqué. Mais elle savait que Francis et Hélène dormaient. Ils dormaient beaucoup et trés profondément. A choisir un danger, elle avait pris le parti du moindre, les Macaques lui apparaissaient moins dangereux que le couple de faux fermiers.
Ses yeux habitués à l'obscurité, elle pressa le pas, tentant de ne pas porter trop d'attention aux bruits alentour. Les herbes frollaient ses cuisses. La pioche pesait lourd à son bras. Sa sueur coulait dans son cou, sur son menton. Son seul objectif : Lili.
Au bout d'un temps infini lui semble-t-il, elle cru apercevoir la cage. L'arbre était entouré de Macaque. Elle s'accroupî à nouveau. Les ombres sous l'arbre sautaient, grognaient. Des Macaques plein de Macaques, trop de Macaques.
Ses doigts serrèrent le manche de la pioche si fort que ses jointures craquèrent. Les monstres ne semblaient même pas être plus intéressés que ça par la chatte dans la cage. Et bien que Léa fut maintenant à même pas cent mètre d'elle, son chant restait trés faible dans sa tête.
Le repas se passa en silence. Et Léa n'aimait pas ça. Cela ne présageait rien de bon. Francis était un homme bruyant qui appréciait d'être entendu, il parlait fort et beaucoup. Ne pas l'entendre ce soir, le voir morne au dessus de sa soupe, Léa devinait ce que cela cachait. La nuit allait être longue.
Une fois encore elle refusa le morceau de viande qu'ils lui tendirent. Jamais elle ne pourrait manger du Macaque. C'était trop dégoûtant, non pas qu'elle n'aima pas la viande, mais l'idée du virus qui avait transformé un corps humain la révulsait. Rien ne prouvait que la cuisson diminuait les risques, même si ces deux là n'en semblaient pas affectés. Encore qu'elle n'aurait pas parié sur leur santé mentale.
Cet aprés midi même elle s'était faufilée tout au bout, à presque un kilomètre pour apporter de l'eau et à manger à Lili. Francis l'accrochait de plus en plus loin pour appater les Macaques, ils avaitent dû déplacer la cage de tir. La chatte était mal en point, affaiblie et Léa ne parvenait plus à entendre ses émotions. Ca lui avait brisé le coeur. Quand elle revint à la ferme, Francis la cherchait. Il était en colère de ne pas l'avoir trouvé et alors qu'il levait la main bien haut pour l'abattre sur son visage, Hélène était apparut. Il avait immédiatement laissé retomber son bras le long de son corps, mais son regard avait bien fait comprendre à Léa qu'il n'en resterait pas là. Au fond elle s'en fichait pas mal. C'était vers Lili que ses pensées et ses craintes allaient. La semaine passait Francis avait réussi à la coincer au fond de la grange, Léa avait réçu un véritable raclée pour la premère fois de sa vie, Hélène avait forcement entendu ses cris résonner. Alors pourquoi avoir empêcher Francis faire de même cette fois encore ? a ce souvenir ses côtes lui firent mal et ça n'avait rien de psychologique.
Elle devait partir.
Ce soir.